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Drame de Nantes : « Mon frère est mort, mais quelqu’un va vivre grâce à lui »

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Article tiré du Parisien

Leur voix est d’abord claire, mais ne tarde pas à se briser. Réunis mercredi à leur domicile familial de la banlieue nantaise, le père et la soeur de Virgile Porcher, tué par une voiture folle lundi à Nantes (Loire-Atlantique), s’expriment pour la première fois. Les cinq autres victimes du drame restaient hospitalisées ce mercredi tout comme le chauffard, un pépiniériste de 37 ans qui s’est poignardé après les faits, et n’a toujours pas pu être auditionné. Un témoignage bouleversant pour «rendre hommage» au jeune homme de 25 ans présent «au mauvais endroit au mauvais moment».

 

Qui était Virgile ?
JEAN-LOUIS PORCHER. Un garçon gentil, adorable, très famille. Il n’était pas forcément très fort dans les études, mais il a quand même décroché son BTS MUC (management des unités commerciales, ndlr). A l’adolescence, il a commencé à se passionner pour la danse et à prendre des cours de modern-jazz. Puis un jour, sa mère s’est mise à la danse country, un peu par hasard. Virgile a voulu essayer à son tour, et il est devenu immédiatement accro.

La country était même devenu son métier…
JEAN-LOUIS PORCHER. Vivre de sa passion pour la country, c’était vraiment son objectif. Il y était parvenu, en proposant des leçons et des stages dans trois associations près de chez lui. Il avait décroché un premier titre de champion du monde de danse country l’an passé. Il devait partir jeudi prochain en Allemagne, avec son compagnon, pour remettre son titre en jeu.

Les hommages locaux du monde de la danse sont nombreux…
JEAN-LOUIS PORCHER. Tout le monde l’adorait, professeurs comme élèves. Il aimait faire le bien autour de lui. Quand j’ai assisté à ses leçons pour la première fois, j’ai eu l’impression de découvrir une facette de mon fils que je ne connaissais pas. Dans ses cours, il y avait des gens de tous âges, des jeunes, des retraités. Ils avaient tous le même regard admiratif pour lui.

Que faisait-il à Nantes le jour du drame ?
ESTELLE PORCHER. Mon frère était simplement parti acheter des chocolats au marché de Noël. Son compagnon, Gaëtan, était avec lui au moment de l’accident. Il a tout vu. Comme nous, il est complètement bouleversé par ce qui est arrivé.

François Hollande vous a téléphoné pour vous apporter son soutien…

ESTELLE PORCHER. Oui, tout ça nous dépasse un peu. Les gens nous arrêtent dans la rue, dans la voiture, pour nous dire qu’il nous soutiennent dans cette épreuve. La mairie nous a aussi fait savoir que les messages de condoléances affluaient de partout. Malgré tout, nous traversons un moment très difficile, entre la procédure judiciaire en cours, et les obsèques à organiser. Nous espérons pouvoir les célébrer dans la plus stricte intimité, comme l’aurait souhaité Virgile.

Vous avait-il parlé de son souhait de donner ses organes ?
ESTELLE PORCHER. Pas à moi, mais il en avait parlé à l’une de ses proches amies. Cette volonté d’aider, ça lui ressemble tellement. Il est mort, mais quelqu’un va vivre grâce à lui. L’hôpital de Nantes nous a dit que seulement 39 personnes avaient donné leurs organes cette année. C’est cette image qu’il faut garder de lui, quelqu’un prêt à tout pour aider les autres. Virgile était un trésor.

• 25 décembre 2014


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