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Greffe : un nouveau dispositif pour mieux évaluer la qualité de l’organe

Anesthésistes au Service de Chirurgie Thoracique à l’hôpital Foch, Suresnes lors d’une greffe pulmonaire. HOPH/FOVH/phanie

«Cristal Image», une nouvelle plateforme pour les chirurgiens de la transplantation, permet d’évaluer la viabilité d’un greffon en transmettant des clichés. Un gain de temps et d’efficacité pour les professionnels de la greffe.

Améliorer la qualité des greffons qui sont attribués à des receveurs. Tel est l’objectif de la nouvelle plateforme «Cristal Image», disponible depuis février 2017 dans les 150 hôpitaux français qui pratiquent la greffe d’organe. Grâce à ce programme informatique, les équipes médicales peuvent visualiser les clichés (radiographie, scanner etc.) d’un organe avant de l’accepter pour une greffe.

Jusqu’à présent, le don d’organe suite à une mort encéphalique ne permettait pas à l’équipe médicale responsable de la transplantation de visualiser le greffon. Concrètement, lorsqu’un patient décède (mort encéphalique uniquement) et que sa famille ne s’y oppose pas, une course contre la montre débute pour prendre en charge ses organes viables. Le Pôle national de répartition des greffons propose aux équipes médicales responsables de la greffe des organes. Si l’équipe de greffe accepte l’organe, une équipe part chercher le greffon dans l’hôpital où est décédé le patient.

Or en l’absence d’images, il arrive que des équipes de prélèvement se déplacent pour un organe qui au final sera refusé après l’évaluation car jugé non transplantable. Dans certains cas, au contraire, un organe qui aurait pu être greffé est finalement écarté avant que l’équipe de prélèvement ne se déplace. En effet, s’il persiste un doute sur sa qualité du greffon, les chirurgiens le refusent.

«Ce système d’images permet d’évaluer l’organe le plus correctement possible et ainsi d’avoir moins de mauvaises surprises lorsque les équipes de transplantation vont chercher le greffon», explique le Dr Édouard Sage, chirurgien thoracique à l’hôpital Foch (Suresnes), qui a participé à la phase pilote. «Dans la transplantation, il n’y a aucune certitude et l’évaluation du greffon par les médecins qui prélèvent est parfois difficile mais est indispensable» souligne le Dr Sage.

Un essai pilote en 2016
Depuis 1995, les établissements de santé où sont pratiqués les prélèvements et les transplantations sont en contact grâce au système informatique de l’Agence de biomédecine, «Cristal». C’est sur cette plateforme que sont attribués les greffons. Mais jusqu’à maintenant seules des données médicales, telles que le bilan sanguin, les habitudes (fumeur ou non par exemple), les antécédents, la sérologie ou le bilan cardiaque, étaient présentes.

La France est d’ailleurs le premier pays à mettre en place cet échange d’images sécurisées et anonymes entre les hôpitaux. Un essai pilote a été réalisé entre octobre et décembre 2016, uniquement pour les établissements autorisés à la greffe d’un organe thoracique (cœur et poumon).

Selon l’Agence de la biomédecine, «cette phase pilote a permis de dresser un bilan positif en vue de la généralisation: de mi-octobre à fin décembre 2016, 75 dossiers sur les 193 proposés (soit 39%) comprenaient les clichés du scanner thoracique, accessibles à toutes les équipes de greffe concernées.»

«Cela a changé mon mode de travail, c’est une vraie révolution. Cet outil va rentrer progressivement dans la routine. C’est un peu comme le téléphone portable. Avant, on vivait sans. Mais si demain on ne pouvait plus l’utiliser, je pense que j’aurais des difficultés à contourner les contraintes professionnelles de la transplantation», illustre le Dr Sage.

• 24 mars 2017


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