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Don d’organes : « J’ai l’impression que mon fils est encore un peu là »

Ce 22 juin, c’est la journée nationale du don d’organes. Deux habitants de l’Yonne, Nicole et Pascal, ont été confrontés au don d’organe de manière très différente. L’une de côté des donneurs, l’autre du côté des greffés.

Nicole, son mari et leur fille ont perdu Pascal, en 2007. Il avait 22 ans. Il est mort dans un accident de la route. Et quand on leur a parlé, pour la première fois, du don d’organes, cette maman sous le choc a d’abord répondu non. « Je ne voulais pas qu’on le touche, je ne voulais pas qu’on le charcute », se souvient-elle aujourd’hui.

Je ne voulais pas que ces organes aillent à quelqu’un qui n’en prendrait pas soin

Après des discussions avec les médecins, et une réflexion en famille, Nicole et les siens décident finalement d’autoriser le don d’organes : « Ma fille et mon mari m’ont dit que si on pouvait faire quelque chose, il fallait le faire, alors on a dit oui. » Malgré tout, Nicole se pose beaucoup de questions. Elle s’interroge notamment sur la ou les personnes qui vont recevoir les organes de son fils : « Je voulais savoir si les personnes greffées prenaient soin de leur corps. Je ne voulais pas que les organes de Pascal aillent à quelqu’un qui ne se rende pas compte de sa chance » se souvient cette habitante d’Etivey.

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Elle contacte l’association ADOT 89 qui lui fait rencontrer des personnes greffées et qui répond à ses inquiétudes : « J’ai compris que pour les gens greffés, c’est une deuxième chance. C’est même carrément une deuxième naissance. Et aujourd’hui, je ne regrette pas du tout notre choix »

Finalement, 7 personnes ont été greffées dans les 24 heures qui ont suivi la mort de Pascal. Et cela apporte du réconfort à sa maman : « Je me dis que quelque part, il vit encore à travers ces personnes. Finalement, d’autres personnes peuvent continuer leur vie grâce à lui. Et même si Pascal n’est plus vivant, quelque part, il est encore là. »

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Recevoir un rein de ma sœur, c’est une marque d’amour, un don extra-ordinaire

Le don d’organe, Pascal Charlot en a bénéficié en 2012. Un cancer très agressif et un long traitement par chimiothérapie ont endommagé ses reins et c’est sa sœur qui lui a donné, de son vivant, l’un de ses organes. Un geste que cet Auxerrois de 54 ans a d’abord eu du mal à accepter : « En aucun cas je ne voulais la mettre en danger, car elle était en parfaite santé. C’est un acte chirurgical qui n’est pas bénin, c’est une grosse intervention », se souvient -il. Dans un premier temps, donc, il refuse. Mais la réflexion avance, la détermination de sa sœur ne faiblit pas, les discussions avec les médecins le rassure. Et il finit par accepter.

Aujourd’hui, si Pascal témoigne, c’est pour encourager les dons. Les organes qui peuvent être donnés de son vivant sont le rein et, dans une moindre mesure, un lobe de foie. Le donneur doit être majeur et volontaire. Il peut être un membre de la famille du receveur, son conjoint, ou toute personne pouvant apporter la preuve d’un lien affectif étroit et stable depuis au moins deux ans.

Cinq ans après la greffe, Pascal va bien malgré une infection qui a bien failli causer un rejet. Et il est toujours aussi ému lorsqu’il évoque ce don si particulier. « Nous étions déjà très proches, et je crois que son initiative est liée au fait qu’elle m’a vu dépérir pendant plusieurs années à cause du cancer. Mais cela nous a encore rapprochés. J’ai toujours le rein de ma sœur en moi, que je peux sentir. C’est vraiment extra-ordinaire. Un acte d’amour incroyable. »
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• 2 juillet 2017


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