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Pourquoi le corps rejette-t-il les organes transplantés ?

Des chercheurs de l’Université de Pittsburgh et de l’Université de Toronto ont mis en lumière le paysage moléculaire de la réponse immunitaire innée, un terrain peu familier comparé à la réponse immunitaire adaptative, mais qu’il est nécessaire d’explorer. C’est en effet ici que se jouent les premières étapes menant au rejet des organes transplantés.

Environ la moitié des organes transplantés sont rejetés par l’organisme dans les dix ans. C’est pourquoi il est nécessaire de comprendre ce qui déclenche ce processus de rejet. Ce rejet de greffe correspond en fait à la destruction du greffon transplanté dans un organisme du fait d’une réponse immunitaire dirigée contre lui. L’élément étranger est ici perçu comme un intrus et donc une menace, c’est pourquoi les défenses de l’organisme réagissent.

Le rejet de greffe constitue à ce jour la principale complication consécutive à une greffe d’organe. Il peut être limité grâce à des traitements immunosuppresseurs, mais bien qu’ils s’avèrent efficaces, ces traitements présentent en revanche des effets secondaires importants en rendant les patients beaucoup plus vulnérables à toute infection. Se faire greffer un organe, c’est loin d’être un pique-nique. Et ça dure toute la vie. Ainsi lorsqu’il reconnaît un étranger, le système immunitaire se défend. Mais qui déclenche cette attaque ciblée ? Un type de récepteur sur les cellules de la moelle osseuse appelées protéine de signal protéique alpha (SIRPα) vient d’être identifié par des chercheurs de l’Université de Pittsburgh. Il se présente comme le chien de garde du corps et est responsable de l’envoi des lymphocytes qui ciblent et détruisent les cellules étrangères.

L’organisme du receveur va donc mobiliser les cellules de son système immunitaire (les lymphocytes T). Mais ces lymphocytes ne sont pas nés en sachant ce qui est étranger et ce qui ne l’est pas. Ils doivent être renseignés. C’est le travail d’une autre composante du système immunitaire : les cellules dendritiques. Celles-ci intègrent les protéines étrangères avant de les afficher à leur surface, c’est une sorte d’affiche « wanted » microscopique. Ils migrent ensuite vers les ganglions lymphatiques du corps où ils interagissent avec les lymphocytes T. Cependant, savoir comment les cellules dendritiques identifient des matériaux étrangers a toujours été une énigme.

Pour en savoir plus, les chercheurs ont étudié les tissus transplantés chez des souris génétiquement modifiées pour ne pas disposer d’un système immunitaire adaptatif. Les détails de cette étude sont apparus dans la revue Science Immunology du 23 juin. En utilisant une méthode de cartographie génétique appelée clonage positionnel, l’équipe a constaté que la réponse immunitaire innée des animaux à un greffon tissulaire dépendait de la protéine régulatrice de signaux α (SIRPα), un récepteur trouvé à la surface de nombreuses cellules.

Les chercheurs ont alors observé que si le SIRPα dans le tissu greffé diffère du SIRPα dans les tissus propres des souris, le système immunitaire inné détecte que le CD47, une protéine qui déclenche une gamme de réponses immunitaires dans différents globules blancs, se lie plus étroitement à la version tissulaire du greffon du récepteur et déclenche ainsi la réponse au rejet. « Une fois ces cellules activées, elles se retournent et activent le reste du système immunitaire, ce qui entraîne le rejet de l’organe », explique le chercheur principal Fadi Lakkis, de l’Université de Pittsburgh.

par Brice Louvet Sience Post

• 2 juillet 2017


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